Notation Laban

Rudolf Laban commença par une formation en peinture et en architecture à Paris. Il s’intéresse aux liens entre le corps et les constructions spatiales dans lesquelles il évolue et la création chorégraphique.

En découvrant le théâtre et la danse il développe son questionnement entre corps et espace. Il est artiste et chercheur, très productif, il met en scène, il écrit des essais qui posent les bases d’une théorie du mouvement inexistante à son époque.

Il propagera l’idéal de la danse libre. Il remet en question la fonction du spectacle, de la danse ce qui l’amènera à explorer d’autres domaines que celui de la création artistique (le travail industriel, la pédagogie, la thérapie…)

En 1928 R. Laban présente à Essen son système d’écriture du mouvement, la Cinétographie ou Labanotation. Après avoir étudié les lois de la cinétique humaine ainsi que les systèmes d’écriture précédents (comme le système Feuillet par exemple), Rudolf Laban construit son système d’écriture autour de 4 éléments : LE TEMPS, L’ESPACE, LE POIDS ET LA FORCE.

La Cinétographie est utilisée à des fins très diverses : la transcription et la conservation des danses scéniques ou l’étude de danses ethnique et folklorique, l’anthropologie, la recherche scientifique, les analyses kinésithérapiques, l’ergonomie…


© d.r

La portée

Les signes qui servent à écrire le mouvement se placent sur une portée. La portée est constituée de 3 lignes verticales. La ligne médiane correspond à un trait imaginaire qui divise verticalement le corps en 2 partie symétriques : le côté droit et le côté gauche.

Deux doubles traits horizontaux délimitent la séquence de mouvement. La portée se complète par des lignes imaginées (non tracées) qui créent des colonnes supplémentaires.

Les mouvements de chaque partie du corps sont inscrits dans une colonne qui leur est attribuée.

La lecture se fait verticalement, de bas en haut.


Les signes de direction

Le signe de base dont dérivent tous les signes de direction est le rectangle.
Les principaux signes de direction sont au nombre de 9, ils indiquent dans quelle direction le corps se déplace. La direction est toujours considérée par rapport à la personne elle-même. Quelle que soit sa position dans l’espace, l’« en avant » sera toujours devant elle…

Chaque signe de direction contient à la fois une notion d’espace (définie par sa forme), de niveau (définie par sa coloration) et de durée (définie par sa taille).


Le niveau

Tout mouvement de chacune des parties du corps peut s’exécuter sur l’un des 3 niveaux suivants : niveau bas, niveau moyen et niveau haut.

Laban a associé à ces niveaux trois colorations différentes des signes de direction : noir pour le niveau bas, un point noir central pour le niveau moyen, hachuré pour le niveau haut.


La Durée

La durée du mouvement est figurée par la longueur du signe : plus le pas ou le geste est lent, plus le signe correspondant est long, plus le pas ou le geste est rapide, plus le signe correspondant est court.
En Cinétographie le terme « geste » s’applique à tout mouvement d’une partie du corps sans appui alors qu’un « pas » implique un transfert de poids du corps.

L’arrêt

Le terme arrêt est employé pour designer le maintien du poids du corps sur un point. Il est figuré par le signe : °
L’effet du signe se prolonge jusqu’à une nouvelle indication.