KURT JOOSS

(1901-1979)

©NC

Kurt Jooss est un danseur, chorégraphe et pédagogue allemand, fondateur de l’école Folwang à Essen, berceau du Tanztheater.

Danseur et chorégraphe allemand, né à Wasseralfingen (Wurtemberg) et mort à Heilbronn.
Après des études musicales et d’art dramatique au conservatoire de Stuttgart, Kurt Jooss rencontre Rudolph von Laban, avec qui il travaille jusqu’en 1923. Nommé « régisseur du mouvement » au Théâtre municipal de Münster (1924), il fait de nombreuses tournées en Allemagne avec la troupe de ce théâtre, Neue Tanzbühne ; il y rencontre son futur collaborateur Sigurd Leeder et le compositeur Fritz A. Cohen.
Il étudie ensuite la danse classique à Paris et à Vienne, puis fonde à Essen, avec Leeder, l’école Folkwang (1927) et le studio du théâtre de danse Folkwangbühne (1928). Maître de ballet à l’Opéra d’Essen (1930), il obtient le premier prix de la danse au concours des Archives internationales avec son ballet, pièce maîtresse de son oeuvre : La Table verte à Paris (1932).
Après ce succès, il accomplit plusieurs tournées à l’étranger avec sa compagnie, les Ballets Jooss. Refusant de rester dans l’Allemagne hitlérienne, il s’établit pour quinze ans (1934-1949) en Angleterre (il sera même naturalisé britannique) ; il y fonde une école à Dartington Hall puis une autre à Cambridge.
Pendant la guerre, en collaboration avec Leeder, il enseigne dans un centre, devenu international par la fréquentation d’élèves venus du monde entier, non seulement la danse, mais aussi la chorégraphie, l’art du décor et du costume et la cinétographie.
De retour à Essen, il y fonde une nouvelle école, qui sera dissoute en 1953. L’enseignement de Kurt Jooss a été considérablement influencé par le « delsartisme » français et par les principes émis par Rudolph von Laban ; il est, avec Marie Wigman, un des novateurs de la danse moderne. Il a mis au point un nouveau langage chorégraphique, résultant de l’alliance harmonieuse des techniques dites classiques et modernes ; il sort ainsi la danse de son académisme et lui donne un visage contemporain.
Bien que profondément musicien, il donne dans ses créations la prépondérance à la chorégraphie : le support musical n’intervient qu’au second degré, le décor subit le même sort.
Source : Encyclopédie Universalis

Extrait de l'oeuvre cité dans la machine

TITRE : L’APRÈS-MIDI D’UN FAUNE
ANNÉE : 1965
MUSIQUE : Prélude à l’Après-midi d’un Faune de Claude Debussy
AUTEUR DE LA PARTITION : Aleida Sluyter, 1965
DURÉE DE LA PIÈCE : 9 minutes

Propos

L’Après-midi d’un faune a été conçue pour Jean Cébron (pour le rôle du Faune) et Pina Bausch (pour celui de la grande nymphe), à l’époque danseur du Folkwang Tanzstudio à Essen. L’oeuvre s’est construite en quelques heures à partir des improvisations des deux interprètes principaux.
La seule source de cette chorégraphie est la partition, écrite en 1965, pendant la création et une photo de Pina Bausch prise par Walter Vogel publiée dans le livre Pina (18-06-2014 Editions L’Arche).

L’élément central de L’Après-midi d’un faune est la transformation incessante de la matière qui passe du végétal à l’animal, du grotesque au raffiné.
Pour susciter ces transformations d’états de corps l’auteur s’est appuyé, entre autres, sur une écriture fine de l’espace d’évolution et sur la structuration spatiale des mouvements du corps.


L’Après-midi d’un faune de Kurt Jooss remonté d’après la partition par Noëlle Simonet.
Interprétation : Daniel Condamines, Virginia Heinen, Anne Laurent, Blandine Brasseur
Captation : Florence Gaillard dans les jardins du studio L’Aire de Jean Guizerix

https://www.numeridanse.tv/videotheque-danse/lapres-midi-dun-faune-1965

En novembre 2015 dans le cadre de l’événement "Scènes de gestes" organisé par le Centre National de la Danse de Pantin, Noëlle Simonet avait aussi remonté L’Après-midi d’un faune de Kurt Jooss avec le danseur soliste du Ballet de l’Opéra de Paris Pierre Arthur Raveau et la danseuse Valeria Giuga.