JEAN GUIZERIX

(1945- )

Jean Guizerix est un chorégraphe et danseur étoile français.

Il se présente à une audition de l’Opéra de Paris où il est engagé en 1964.
En 1969, Roland Petit lui confie son premier rôle de soliste au Palais Garnier. Il est nommé danseur étoile en 1972.
Lors de la venue de Merce Cunningham au Palais Garnier en 1973, pour la création d’Un jour ou deux, Jean Guizerix travaille avec le chorégraphe dont il a suivi les recherches lors d’un voyage aux États-Unis. Il est parmi les interprètes que choisissent George Balanchine pour Agon, Jerome Robbins pour En Sol. Il est le partenaire de Rudolf Noureev dans La Pavane d’un Maure, de José Limón au Palais des Sports en 1974.

A l’Opéra, il prend part aux créations mondiales de Glen Tetley, John Butler, Brian MacDonald, Félix Blaska, Oscar Araïz, Youri Grigorovitch, Rudolf Noureev, Alwin Nikolais, Lucinda Childs, Douglas Dunn, Karole Armitage, Andy Degroat, Dominique Bagouet. Il danse ce répertoire, souvent aux côtés de Wilfride Piollet, qui devient sa femme en 1971.

Jean Guizerix, tout en poursuivant sa carrière d’étoile, construit une œuvre de chorégraphe ouverte au monde contemporain : O Tod, Oarystis, Hélios, Comme un souffle, Oiseaux tristes, Ondine, Tristia, Histoire du soldat, Afin qu’il n’y soit rien changé, Grange, Mnémosyne, La Conjuration (René Char), Penthésilée, Double je (Prix Carpeaux 1985).

Il contribue à l’intégrale d’Erik Satie à l’Opéra-Comique (1970) et met en scène Mavra d’Igor Stravinski, ainsi que son cycle de Mélodies avec l’École d’Art lyrique (1987). Il participe aux reconstitutions baroques de Francine Lancelot : Quelques pas graves de Baptiste en 1985 et Atys en 1987, tout en dansant Antony Tudor ou Twyla Tharp.

En 1986, il crée avec Wilfride Piollet une compagnie avec, pour répertoire, des œuvres signées Jerome Robbins, Merce Cunningham, George Balanchine, Jiří Kylián, José Limón, Yvonne Rainer, Francine Lancelot, Daniel Larrieu ou Andy Degroat.

Il crée en 1994 Les sept dernières paroles du Christ de Joseph Haydn, chorégraphiées par Christine Bastin, Mark Tompkins, Michel Kéléménis, Dominique Boivin, François Raffinot, François Verret, Andy Degroat, Daniel Larrieu, au festival de danse à Aix.

Il signe les chorégraphies de plusieurs ouvrages lyriques à l’Opéra Bastille : Les Noces de Figaro, Manon, La Dame de pique, Idoménée.

En juillet 1996, il présente sur la scène de l’Opéra Garnier un travail sur le répertoire du début du XIXe siècle : Cahiers 1830 d’Arthur Saint-Léon.

Grand Prix national de la Danse 1984, il est nommé Chevalier de l’Ordre national du Mérite en 1989.
De 1990 à 1998, il enseigne au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.
En 1997, il est conseiller pour la danse au Ministère de l’Éducation nationale.
Entre 1998 et 2000, il est maître de ballet à l’Opéra de Paris.
Il est Officier des Arts et des Lettres (2001).
En janvier 2003 il est nommé directeur artistique du Ballet du Nord pour une période intérimaire de quelques mois.
Il participe à la chorégraphie de diverses mises en scène (Spectacle Molière à la Comédie-Française, Orphée aux Enfers et La Traviata à Dijon). Il crée le ballet Justamant-Pas en 2004 et met en piste Anonymes pour les étudiants de l’Ecole du Cirque de Rosny en 2006.
Depuis 1997, il est professeur au Centre National des Arts du Cirque.

Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, il a notamment écrit "Parallèle" en 1986, "le Moulin de Jerry", édition Sens et Tonka publié en 2003 et "Livret de Giselle" par Théophile Gautier aux éditions L’une et l’autre en 2012.

Extrait de l'oeuvre cité dans la machine

TITRE : CAHIERS 1830
(chorégraphie réalisée à partir des exercices de danse classique notés par Michel Léon à l’intention de son fils Charles-Victor dit Arthur Saint-Léon)
ANNÉE : 1996
MUSIQUE : Airs à danser du XIXe siècle
AUTEUR DE LA PARTITION : Noëlle Simonet, 1999
DURÉE DE LA PIÈCE : 15 minutes

Propos

Alors que l’école de danse de l’Opéra de Paris vient tout juste de s’organiser, Michel Léon reçoit un enseignement célébré dans toute l’Europe.
Outre Gardel, excellent professeur, Jean-François Coulon et Auguste Vestris développent profondément la technique. Ils la détachent du sol, ils libèrent le corps à la conquête de l’espace. C’est à ce moment que se constitue une technique d’école dont les préceptes sont encore enseignés de nos jours.
La période de préromantisme du « Style Noble » par la recherche de l’expressivité, la fluidité des ports-de-bras, l’utilisation « éclatée » de l’espace. Le danseur ne se présente plus systématiquement face au public. L’espace du corps du danseur se libère aussi avec la mobilité du buste et de la tête. La recherche d’une coordination tenant compte de l’ensemble du corps se développe et amène l’arrivée des pointes.

"Ces exercices, dansés sur la musique de l’époque, font travailler en même temps le pas et son développement chorégraphique. L’étude du vocabulaire de base (encore proche de l’époque baroque) est continuellement reliée à son application (une série d’enchaînements complexes et virtuoses). Ce document constitue l’un des rares témoignages du langage pré-romantique". Jean Guizerix

Michel LÉON est né en 1777. Il commence sa carrière à l’Opéra de Paris, à la veille de la Révolution. A cette époque, l’Opéra de Paris détient quasiment le monopole de la danse française.
Michel Léon danse à l’Opéra de Paris jusqu’en 1817, sous le règne du grand chorégraphe et maître de ballet Pierre Gardel.
Michel Léon connait alors la période la plus créative et la plus brillante de l’Opéra de Paris.
Après la naissance de son fils Arthus, en 1821, Michel Léon part à la Cour de Württemberg où il est maître de ballet des princesses, pendant quatorze années. Il écrit ses trois cahiers d’exercices tout en formant son fils, Arthur, qui deviendra un grand danseur, chorégraphe et maître de ballet de l’Opéra de Paris et de Saint-Pétersbourg.