Danseur et chorégraphe allemand, né à Wasseralfingen (Wurtemberg) et mort à Heilbronn.
Après des études musicales et d’art dramatique au conservatoire de Stuttgart, Kurt Jooss rencontre Rudolph von Laban, avec qui il travaille jusqu’en 1923. Nommé « régisseur du mouvement » au Théâtre municipal de Münster (1924), il fait de nombreuses tournées en Allemagne avec la troupe de ce théâtre, Neue Tanzbühne ; il y rencontre son futur collaborateur Sigurd Leeder et le compositeur Fritz A. Cohen.
Il étudie ensuite la danse classique à Paris et à Vienne, puis fonde à Essen, avec Leeder, l’école Folkwang (1927) et le studio du théâtre de danse Folkwangbühne (1928). Maître de ballet à l’Opéra d’Essen (1930), il obtient le premier prix de la danse au concours des Archives internationales avec son ballet, pièce maîtresse de son oeuvre : La Table verte à Paris (1932).
Après ce succès, il accomplit plusieurs tournées à l’étranger avec sa compagnie, les Ballets Jooss. Refusant de rester dans l’Allemagne hitlérienne, il s’établit pour quinze ans (1934-1949) en Angleterre (il sera même naturalisé britannique) ; il y fonde une école à Dartington Hall puis une autre à Cambridge.
Pendant la guerre, en collaboration avec Leeder, il enseigne dans un centre, devenu international par la fréquentation d’élèves venus du monde entier, non seulement la danse, mais aussi la chorégraphie, l’art du décor et du costume et la cinétographie.
De retour à Essen, il y fonde une nouvelle école, qui sera dissoute en 1953. L’enseignement de Kurt Jooss a été considérablement influencé par le « delsartisme » français et par les principes émis par Rudolph von Laban ; il est, avec Marie Wigman, un des novateurs de la danse moderne. Il a mis au point un nouveau langage chorégraphique, résultant de l’alliance harmonieuse des techniques dites classiques et modernes ; il sort ainsi la danse de son académisme et lui donne un visage contemporain.
Bien que profondément musicien, il donne dans ses créations la prépondérance à la chorégraphie : le support musical n’intervient qu’au second degré, le décor subit le même sort.
Source : Encyclopédie Universalis